Il n'est pas encore 7 heures du matin quand je rejoins Christophe sur le terrain.
A cette heure, le soleil joue sur le fil de l'horizon et la rosée colle sur tout ce qui traine au sol, laissant imaginer qu'elle se déposera également sur nos voiles sans se faire remarquer.
La maline !
Effectivement, pendant la phase de gonflage de ma voile, j'ai vraiment l'impression de lever un drap super trempé, et même aidé par le moteur, je n'arrive pas à me replacer et à la lever.
Le tissu et les suspentes de ma voile sont très alourdis par l'eau déposée en l'espace de quelques minutes.
Pendant ce temps, Christophe décolle.
Je replace ma voile, la détrime (elle en sera d'autant plus facile à lever), puis décolle face au vent venant de l'est.
En l'air, le vent "réel" vient de l'ouest : donc direction Migennes, Joigny, .... tiens tiens on dirait la même route que la précédente, sauf que cette fois-ci, l'air est hyper calme.
L'air étant super lisse, je détrime à fond ma voile pour passer en vitesse maximale.
Étant décidé à être joueur sur ce coup-là, je ne dis rien à Christophe et prends un peu d'avance.
Christophe s'étonne à la radio de ne pas pouvoir me rattraper. Pour une fois ...
Je lui avoue avoir détrimé ma voile depuis un bon moment. C'est petit ...
Au loin, très au loin, j'aperçois des barres blanches qui se distinguent nettement sous les rayons du soleil.
Notre vol se poursuit dans un ciel toujours aussi calme.
Je m’apprête à me rapprocher de Migennes pour prendre de meilleures photos que lors du dernier vol mais mon appareil photo reste bloqué sur la dernière prise (qui d'ailleurs, ne sera même pas enregistrée !).
J'ai beau appuyé sur tous les boutons mais rien ne se passe. Comme j'ai scotché sous deux tours le compartiment à piles pour ne plus les perdre, je ne peux pas y accéder pour le remettre à zéro.
Je poursuis le vol en parfait spectateur, et comme les paysages ressemblent énormément aux précédents (mis à part le sens des ombres), je n'ai pas trop de regrets.